A propos de la généalogie

Flammarion publie une série intéressante de l’ABCdaire;  l’un de ces ouvrages porte sur la généalogie.  On y définit notamment ce que sont nos ancêtres .  Il s’agit du nombre d’ancêtres théorique pour une génération donnée est la puissance de 2 élevée au numéro de génération moins 1 (2 n-1).  Ainsi, pour Charles-Hugo et Virginie Bussières qui sont de la 12ème génération en Nouvelle-France, on peut compter (211) ancêtres soient 4096 ancêtres.  Or si l’on considère que la quarantième génération (n = 1000 milliards d’ancêtres) correspond à l’époque du sacre de Charlemagne, la population de la planète à cette époque ne dépassait pas les 250 millions d’individus. Les spécialistes estiment que la terre n’a pas compté plus de 100 milliards d’habitants depuis sa création.  Ainsi, les recherches généalogiques montrent que nous descendons plusieurs fois des mêmes personnes et que nos ancêtres apparaissent à plusieurs endroits de notre arbre généalogique. (1)

La généalogie est possible notamment par l’étude de repères (les dates) qui permettent de situer dans le temps des personnes et des événements. On rapporte que Sosigène d’Alexandrie (vers 45 av JC) a élaboré le calendrier julien du nom de Jules César.  Ce calendrier a été conçu à partir de l’observation des mouvements du Soleil et de la Lune et il compte 365 ou 366 jours.  Plusieurs siècles plus tard (vers 1582), le pape Grégoire XIII constate, à partir des avis scientifiques qui lui sont transmis, que ce calendrier est imprécis et il identifie un écart de 11 minutes et 4 secondes par année.  Il procède à une révision et décrète que le 15 octobre devient le 4 du même mois en 1582 en Italie, en Espagne et au Portugal.  C’est à ce pape qu’on attribue la paternité du calendrier Grégorien, encore en usage aujourd’hui. 

On définit la généalogie comme la science qui a pour objet la recherche de l’origine et la composition des familles.  On définit la génétique comme la science qui s’efforce de tirer des conclusions de la compréhension récente du processus grâce auquel des êtres vivant donnent naissance à d’autres êtres vivants. (2)  Y’a-t-il un lien entre ces deux mots: généalogie et génétique ?  Dans la définition de chacun de ces mots, nous remarquons que les deux sciences ont le même objectif: retrouver l’origine d’êtres vivants donnant naissance à d’autres êtres vivants.  À la lecture du livre « La science à l’usage des non-scientifiques » d’Albert Jacquart, généticien français, nous proposons ce qui suit. (…)

La généalogie cherche l’apparentement par les pères et les mères, les grands-mères et les grands-pères jusqu’à l’ancêtre commun.  La génétique tente plutôt d’établir la lignée commune d’un vivant en procédant par les molécules de père et mère, de grand-mère et grand-père jusqu’à l’ancêtre commun qui remonte à plusieurs millions d’années. (…)

L’ADN, qui a été découverte en 1952, est cette molécule qui permet d’expliquer les processus qui se déroulent dans les organismes dits vivants. (…) Selon les découvertes de Mendel, ni l’ovule, ni le spermatozoïde ne contiennent le futur bébé; c’est la fusion qui donne réalité à l’équivalent d’une graine.  Cette fusion est ainsi le résultat de leur propre comportement. Autrement dit, les protagonistes de l’événement qu’est une conception ne sont pas deux, mais bien quatre:  deux comparses, les parents; deux acteurs, les gamètes soit l’ovule et le spermatozoïde. Selon Albert Jacquard, la représentation classique des généalogies engage les réflexions sur une fausse piste.  Le couple procréateur est indiqué par un trait horizontal joignant les deux symboles:  père et mère.  Leur descendance est figurée par un trait vertical unique, puis par un second trait horizontal auquel sont « accrochés » leurs enfants.  Ce schéma exprime le constant que les enfants se sont partagés les apportés au sens des notaires, de l’avoir.  C’est faux quand il s’agit de la dotation génétique de l’être !  Un même bien matériel ne peut être donné qu’à un descendant, mais un même gêne peut fort bien être transmis à plusieurs enfants.

Le mot apparentement est utilisé à propos de deux réalités bien distinctes : la parenté biologique et la parenté sociale.  Ici, nous n’évoquons que la parenté biologique. Sont apparentés les individus ayant des ancêtres communs : leurs dotations génétiques comportent donc une partie commune provenant de cet ancêtres.  Avec votre frère ou votre soeur, vous avez en commun votre père et votre mère; avec vos cousins, une grand-mère et un grand-père.  L’apparentement dépend de l’information disponible. En ceq ui a trait au patronyme Bussières, (….) en supposant qu’il n’y a pas eu d’union consanguine dans la lignée ascendante de Yves, Gaston, Père-Édouard et Jean-Paul, le résultat serait d’environ 1000 gènes à la 10ème génération. Ainsi, la mesure de l’apparentement en généalogie est donc nécessairement une probabilité en recherchant les ancêtres communs.  Alors, deux géniteurs peuvent transmettre à l’enfant deux gènes qui sont en fait deux copies d’un même gène venant de leurs ancêtres communs. 

Tiré et adapté de :

  • (1) Archassal P-V.  L’ABCdaire de la généalogie.  Flammarion #109.  2000. 118 pages.
  • (2) Bussières Y.  Généalogie et génétique. Une branche de Buis – décembre 2003; no 42.

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